BANGWE Newsletter no 36: Lu pour vous : "Un dialogue franc et sincère sans hypocrisie pour une résolution pacifique des conflits"

 Lu pour vous

Génération Grands-Lacs : « Un dialogue franc et sincère sans hypocrisie pour une résolution pacifique des conflits »

                                                                                                      Rédaction du Journal Iwacu 30 /03/2023                                                                                                        www.iwacu-burundi.org

L’émission Génération Grands Lacs donne une occasion pour les jeunes du Burundi, du Rwanda et de la RDC de donner leurs avis et leurs contributions sur les situations dans leurs pays respectifs. elle est produite grâce à l'appui de l'ONG Search for Common Ground sur la paix, active dans la région depuis plusieurs décennies et grâce au soutiens d'autres institutions et partenaires. BANGWE et DIALOGUE/ONG se reconnait dans la philosophie et les stratégies énoncées dans cette thématique d'autant plus que nos activités concernent la même région géographique pour l'essentiel

 

Une émission « Génération Grands-Lacs » est centrée sur les mécanismes de résolution pacifique des conflits communautaires dans la région des grands lacs. Des jeunes du Burundi, Rwanda et de la RDC donnent leurs avis.

Depuis plusieurs années, la région des grands-Lacs est le théâtre des conflits. L’émission s’intéressait plus particulièrement sur des conflits communautaires dans les pays de la région, les mécanismes de résolution pacifique des conflits et les avantages de ces mécanismes dans la communauté.

Des jeunes de Bukavu en RDC et de Bujumbura au Burundi se sont exprimés sur la manière dont les conflits sont résolus pacifiquement dans leurs pays respectifs.

Dans son intervention, une jeune femme du Sud Kivu en RDC fait le topo des mécanismes mis en Å“uvre pour ramener la concorde dans son coin. « La résolution des conflits communautaires dans la province du sud Kivu se fait de différentes manières. Certains le font par des négociations, les autres par médiation. Et il y a aussi de l’arbitrage et réconciliation ».

Son concitoyen explique que le mécanisme de résolution dépend de la nature des conflits. « Les antagonistes peuvent passer par la négociation et la médiation. L’arbitrage est utilisé lorsque les autres mécanismes échouent. Car dans celui-ci, il y a quelqu’un qui décide. On peut faire appel à un chef de quartier qui vient trancher dans le conflit », a indiqué ce jeune homme.

Même opinion chez une autre jeune femme qui explique que la médiation suppose qu’une autre personne entre pour amener les deux parties en conflit à tomber d’accord. « Le médiateur propose des solutions, mais ne prend pas des décisions. Il ne oblige pas les groupes opposés, mais les aide à trouver des solutions d’eux-mêmes ».

Des jeunes du Burundi s’expriment

Un jeune de Bujumbura a fait savoir que des mésententes, des affrontements entre communautés et des tueries peuvent surgir. À chaque fois, des mécanismes de résolution pacifique des conflits sont existants. « Si dans les conflits, on n’envisage pas des approches de consensus et la volonté de vivre ensemble, la logique de violence persiste ».

Son concitoyen a énoncé les mécanismes qui sont au service de la résolution des conflits sur sa colline natale. « A ma colline natale, il y a l’institution des Bashingantahe, appelé notables collinaires. Ce sont des personnes sages, intègres. Si un conflit survient, les notables se rassemblent pour trancher le litige. Beaucoup de conflits parviennent à se régler à ce niveau ».

D’après lui, actuellement, des notables collinaires sont élus et sont chargés de trancher des litiges. Ils le font au nom du gouvernement avant que les différends ne soient portés devant les cours et tribunaux. « Parmi ceux-ci, figurent des jeunes qui proviennent des différents partis politiques et différentes couches de la société ».

Un autre jeune prône la résolution d’un conflit par un dialogue. « Le dialogue est l’un des éléments de la culture au Burundi. Aujourd’hui, il peut se voir à travers des actions que le gouvernement mène pour installer la médiation à travers le pays ».

Des Mécanismes de résolution pacifique des conflits trop avantageux

Pierrot Karuba, rapporteur du Balsa intercommunautaire d’Uvira en RDC est revenu sur les mécanismes de résolution pacifique des conflits en insistant plus sur le dialogue et la sensibilisation communautaire.

Pour lui, le dialogue doit être franc et sincère sans hypocrisie pour une résolution pacifique des conflits dans la région des grands lacs. « La résolution pacifique des conflits est faite par dialogue franc organisé sans hypocrisie. Ne pas faire des dialogues sans résultats escomptés. Certaines parties qui cachent la vérité et cela compromet le processus », a-t-il tenu à préciser.

Pour lui, la résolution pacifique des conflits est trop avantageuse. Il n’y a pas de casse et pas de conséquences fâcheuses contrairement à l’option militaire où il y a des morts: « Chaque partie campe sur sa position et il n’y a pas de confiance entre parties antagonistes. Pas des activités, pas de développement ».

Pour apporter cette solution à tout conflit dans la communauté, Pierrot Karuba prône pour une sensibilisation plus large pour convaincre les gens. « Il faut adhérer dans les mécanismes de résolution pacifique des conflits sans hypocrisie. On doit les inciter à dire la vérité, se désolidariser des groupes armés, des opinions politiques et des fanatismes », a-t-il dit.

Des médiateurs locaux, « Abunzi » en Å“uvre au Rwanda

De son côté, Jean-Paul Ntezimana, expert formateur des médiateurs locaux dans la région des grands-lacs, explique le bien-fondé des médiateurs locaux, « Abunzi » au Rwanda. « La médiation est une structure traditionnelle au Rwanda. Elle a été modernisée. C’est un organe reconnu par la loi. C’est une justice de proximité. C’est un organe de proximité qui est proche des membres de la communauté ».

D’après M. Ntezimana, le comité des Abunzi est inclusif. Il comprend des adultes, des vieux et des jeunes. Ces médiateurs locaux, dit-il, comprennent les dynamiques de la société ce qui leur confère la latitude et capacité de résoudre les conflits dans la communauté. Ce n’est pas cher. Pas de transport ou d’autre dépenses. C’est un organe de proximité. C’est très simple mais reconnu par la loi », insiste-t-il.

Cet expert formateur des médiateurs locaux dans la région des grands-lacs explique que chaque communauté à sa propre culture. Il faut attacher chaque structure à la culture propre à la communauté. « C’est très important que dans la région des grands lacs les communautés discutent ou échangent sur la résolution pacifique des conflits, mais propre à leur culture », conclut-il.

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de données leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.

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