Lu pour vous Table Ronde sur la paix à Kinshasa



"Ta paix, c'est ma paix; mon réconfort, c'est ta sécurité" Telles sont les devises d'un groupe de chanteurs burundais, congolais et rwandais qui ont inspiré les thèmes de la Table Ronde régionale tenue à Kinshasa au cours du mois de mai 2016.

Photo de famille avec différentes délégations 

Nous avons lu pour vous l'article du groupe de presse Iwacu du Burundi que vous trouverez également sur son site www.iwacu-burundi.org. Nous n'avons pas hésité à vous le faire partager vu le caractère extra ordinaire de l'initiative et la profondeur du contenu. Merci au groupe de presse; merci à l'auteur de l'article et merci aux organisateurs. 

Table ronde régionale de Kinshasa : «Ta paix, c’est ma paix, mon réconfort, c’est ta sécurité», ce refrain d’une chanson du groupe ’’Tolerance’’ composé de musiciens burundais, rwandais et congolais, réunis dans le cadre du projet ’’Paix au-delà des frontières’’ est un message fort. Ces paroles sont devenues une sorte de mot d’ordre de ces assises tenues à la fin du mois de mai. Photo de famille avec différentes délégations Ce colloque dominé par les échanges sur une ’’Feuille de route vers la paix dans la région des Grands Lacs’’, a vu la participation des délégués venus du Rwanda, du Burundi et de la RDC. 

Il s’agissait des représentants des associations actives dans la recherche de la paix et du développement, des médias, des ONG internationales comme Oxfam Novib, La Benevolencija et Impunity Watch. 

Des émissaires gouvernementaux de ces trois pays en proie à des crises et soubresauts aux conséquences multiformes sur les populations, ont pris part à cette rencontre. C’était une occasion de mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités par la validation de cette ’’Feuille de route’’. Il s’agit d’un document précieux appelé à servir de guide et d’orientation tous les efforts de consolidation de la paix dans ces trois pays.

«C’est très particulier de voir des initiatives politiques naître et nourries des communautés locales et être adressées à nos hautes hiérarchies administratives», disait Me Loochie Kizungu, conseiller juridique au gouvernorat du Sud-Kivu. 

Au cours de cette table ronde, deux principaux facteurs-clé de la stabilisation de la région des grands lacs ont été identifiés, entre autre la bonne gouvernance et la sécurité de la région. Au cours de ces assises, il y a eu d’intenses réflexions sur la nature de ’’nos conflits en Afrique de Grands Lacs’’. 

«Nous, peuple hollandais sommes très fiers d’avoir contribué à un tel rêve de paix dans ces pays, et notre contribution n’a pas raison de rester juste un rêve. Elle doit être une réalité», a déclaré Annick Van Lookeren Campagne au nom de l’ONG Oxfam Novib. 

«Les moyens ne peuvent pas manquer pour ce genre d’initiatives faisant la promotion de la paix et donnant la priorité aux jeunes et aux femmes, pas uniquement comme victimes, mais comme de vrais acteurs de la paix et du développement», un encouragement de la part de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en RDC à ce projet régional. 

Cette initiative est basée sur une série de recherches pilotées par Impunity Watch en collaboration avec ses partenaires membres du consortium, sur les causes des conflits dans la région des Grands Lacs. La RDC est bénéficiaire de ce programme à hauteur de 50%, le Burundi bénéficie de 30% et 20% reviennent au Rwanda. 

Les artisans de paix, ces héros 

Ce programme, unique dans les Grands Lacs africains, consiste en un travail en synergie fait de onze associations et de quelques organisations internationales sous la coordination d’Oxfam Novib. Il se démarque des autres projets de culture de la paix, notamment par l’encouragement à plus de citoyenneté, d’engagement. 

«Ces artisans de paix agissent au niveau de leur communauté, mobilisent, organisent et prennent même des risques. Nous devons être fiers de ce genre de bénévolat, source de quiétude ou d’harmonie sociale dans nos confréries et communautés», a noté Audace Machado, un des animateurs de cette table ronde au nom d’Impunity Watch. 

Au cours de trois années, note Mme Marie Kana, représentante des artisans de paix du Burundi, cette initiative ’’Paix au-delà des Frontières’’, est devenu un nom d’un programme transfrontalier, une chanson, un style de vie, un phénomène, une réalité géopolitique. 

Assumpta Mugiraneza, fondatrice de l’ONG locale ’’Iriba Center’’ du Rwanda et membre du Consortium salue l’appel à une responsabilité de tous pour une paix effective. «On aura réussi si nous contribuons à améliorer la gouvernance dans nos pays. Certes le Rwanda est stable, mais nous devons continuer à travailler en faveur de cette stabilité», a-t-elle indiqué. 

«Nous devons accepter d’être tolérant sur des perceptions, idées ou propositions autour de nos vies communautaires, y compris les lectures de la nature de nos conflits voire les solutions proposées par les uns et les autres», a suggéré David Taylor, chercheur et Directeur Pays d’Impunity Watch. Son rapport d’enquête intitulé ’’On ne doit pas se réjouir quand la case du voisin brûle’’, a nourri les discussions. 

Des facteurs de conflits 

Cinq causes ont été identifiées comme moteurs clés de conflits dans la sous-région. Il s’agit de la gestion des ressources naturelles(en particulier la question foncière), la faible capacité et la volonté des autorités de garantir les droits civiles et la sécurité, l’exploitation ou la manipulation des identités (ethniques, nationales, politiques, etc.), le recrutement des jeunes dans les groupes armés. Ces facteurs de conflits correspondent à cinq grandes thématiques : la gouvernance, la sécurité, l’économie, la question foncière et les identités. «C’est évident que ces facteurs, malheureusement, sont interdépendants, ou s’influencent mutuellement. Par exemple, les recrutements des jeunes dans des groupes rebelles peuvent naître des manipulations identitaires ou des intérêts liés à la gestion des ressources naturelles», note de Céline Bankumuhari, chargée du plaidoyer chez Oxfam Novib. 

Selon les recherches menées dans le cadre de ce projet, plus de 30 groupes armés opèrent dans l’Est de la République Démocratique du Congo, aussi bien nationaux qu’étrangers. Il y a entre autres, les Forces Nationales de Libération (FNL) du Burundi, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, FDLR, l’Allied Democratic Forces, ADF-NALU, la Lord Resistance Army (LRA) de l’Ouganda. Par ailleurs, d’autres facteurs comme la prolifération des armes, l’exploitation illégale des ressources naturelles, le caractère frontalier des problèmes sécuritaires, etc. sont de nature à menacer la paix dans la région. 

Selon Céline Bankumuhari, il y a des points d’encouragement, il se remarque cette volonté des gens à s’asseoir pour échanger sur ce qui les sépare. Ce projet aura instruit différentes stratégies pour y parvenir. 

C’est notamment des initiatives comme le ’’Parlement régional virtuel’’ ou les ’’Collèges Tours’’, pilotées par l’ONG ’’La Benevolencija Grands Lacs’’. Objectif : amener différents acteurs communautaires à échanger à se rapprocher. 

’’Together in Peace’’, le ’’We are the World’’ des Grands Lacs


Le groupe ’’Tolerance’’ composé de musiciens venus du Burundi, du Rwanda et de la RDC 

Parmi les initiatives de ce projet ’’Paix au-delà des frontières’’, il y a la sortie de la chanson ’’Together in Peace’’. C’est une œuvre d’artistes burundais, rwandais et congolais décidés à chanter à l’unisson pour lancer une invitation à l’engagement de tous pour la cause de la paix dans la région. Le refrain de cet ’’hymne à la paix dans la région des Grands Lacs’’ en dit long : «Ta paix, c’est ma paix. Ton réconfort, c’est ma sécurité». 

Pour porter haut cet appel vibrant de la jeunesse de la sous-région sacrifiée, meurtrie et éprouvée par tant d’années de crise, des voix comme celles de Cynthia Niyonsaba, Alida Baranyizigiye, El Pedro, Pastor P, Gaëlle, Rachel, JC Kibombo, Voldie Mapenzi, Christmas et Karera. 

Le tube sorti est une alchimie mélangeant différentes sonorités régionales. Des arrangeurs sont également de la sous-région, il y a une touche de Marc Kibamba au piano, le doigté d’Arnaud et la virtuosité d’Arsène. Côté percussions, il a un duo : Shalom et Jacques.


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