Hommage au travail des femmes journalistes burundaises lors de la 31è session du Conseil des Droits Humains

La 31è session du Conseil des Droits de l'Homme s'est tenue du 29 février au 24 mars 2016. Plus que jamais le Burundi était au centre des discussions. Pas moins de quatre réunions parallèles ("side events") avaient été organisées par différentes institutions et ONG dont BANGWE et DIALOGUE sur la paix et la non violence dans la sous région des Grands Lacs africains. Le moment fort où le Burundi était dans le point de mire était le jour du mardi 22 mars 2016 où a eu lieu la présentation du rapport des observateurs qui faisait état de leur visite au Burundi effectuée quelques semaines auparavant.


POURQUOI UNE RENCONTRE DÉDIÉE AUX FEMMES JOURNALISTES BURUNDAISES? En novembre 2014 s'est tenue à Genève la Conférence de Beijing + 20 sous les auspices du Comité sur le Statut de la Femme en coopération avec la Commission des Nations Unies pour l'Europe occidentale. Un hommage spécifique aux femmes qui fuient les conflits et continuent à s'engager a été fait au sein de l'une des Commissions. La présidente Joyce Jett (qui devait nous quitter quelques mois après)avait proposé qu'une initiative soit pensée en faveur des femmes burundaises faisant face à ce genre de situations. C'est notamment en hommage à sa mémoire que la journée de solidarité avec les femmes engagées dans la défense des Droits Humains en général,de la liberté d'expression en particulier a été organisée. En effet la crise observée au Burundi comporte des violences sanglantes et de rétrécissement de l'espace démocratique. Presque toutes les radios et médias privés ont été détruits, suite à quoi la plupart des gens des médias ont été obligés de quitter le pays et tentent de poursuivre leur action à partir de leur lieu d'exil. 

C'est dans ce cadre que BANGWE et DIALOGUE en coopération avec d'autres partenaires comme le Conseil international des Femmes Juives, Medical Care,(présidée par feu Joyce Jette avant son décès)) Mothers Legacy Project, RADDHO; Rwanda Women Network Gacuniro, se sont penchées sur la problématique de la liberté d'expression et des difficultés des médias indépendants, l'exil des journalistes en général et des femmes journalistes en particulier. 

UN DÉBAT RICHE ET INSTRUCTIF. Trois femmes journalistes des médias indépendants avaient été conviées à la rencontre: Anne Niyuhire Directrice de la Radio Isanganiro, Elyse Ngabire du Groupe de presse Iwacu, Carine Fyiroko de la Radio Publique africaine. A part cette dernière qui réside encore au Burundi, ses collègues ont été contraintes de quitter le pays. Aussi la RPA et Isanganiro ont été détruit dès le mois de mai 2015 soit au plus fort de la crise en cours où un groupe de forces de sécurité avaient tenté de renverser le pouvoir en place par force. Le fait que les initiateurs du coup de force aient emprunté la voix des médias indépendants pour faire des déclarations leur a attiré les foudres du pouvoir qui les a accusés de soutenir les "putchistes" et en cette qualité méritaient des représailles. C'est cette situation que les oratrices du jour ont fait des présentations très appréciées. Elles ont respectivement évoqué l'histoire, les spécificités de chaque médias, les défis et les efforts des femmes journalistes pour continuer à s'investir dans leur métier malgré ces défis. Notez que la Directrice d'Isanganiro n'avait pas pu être présente physiquement pour des raisons indépendantes de sa volonté; par contre elle a assuré sa contribution en participant aux préparatifs et en en envoyant une copie de son exposé. 


Un riche débat a suivi les exposés: tous les intervenants (à l'exception d'un membre de la délégation gouvernementale)ont félicité les femmes journalistes burundaises pour leur courage et leur volonté de poursuivre leur métier dans des conditions si difficiles. Ils ont exprimé leur satisfaction de connaître un peu plus les contours de la crise burundaise en cours. Ils ont exprimé leur soutien à tous les membres de la Société civile et toutes les bonnes volontés impliquées dans la défense des Droits Humains en général, le droit à la liberté d'expression, les femmes journalistes burundaises en l'occurrence.

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