BANGWE Nwsletter no 28 Mort du Président du Burundi SE NKURUNZIZA Pierre

Ce vendredi 26 juin 2020,a eu lieu les obsèques du feu Président Pierre Nkurunziza à Gitega,Capitale politique de la République du Burundi.

Sa mort était survenue de façon inopinée à l'Hôpital du Cinquantenaire de Karuzi"Na twe turashoboye" trois semaines auparavant.L'actualité du pays durant ce temps a été marquée par la prestation de serment du vainqueur des élections du 20 mai 2020 SE Ndayishimiye Evariste dans une ambiance de deuil à travers tout le pays. C'est lui qui devait présider les obsèques de son prédécesseur.

Beaucoup de commentaires tant sur les causes du décés, que sur les réalisations durant les quinze ans à la tête du pays du Président Nkurunziza.Le tout sur fond d'avis controversés. Des nombreux écrits parus dans les différents circuits de presses, BANGWE et DIALOGUE se propose de vous faire partager l'article du Directeur des Publications d'IWACU, Monsieur Antoine Kaburahe dans le cadre de ses billets sur des sujets spécifiques. Ce choix est dû au caractère instructif, et adapté aux circonstances. Jugez en vous mêmes:
https://www.iwacu-burundi.org/images/antoine_kaburahe.jpg 
 "Recueillement.Décence. Dépassement.Je manque de mot.
Mais en fouillant dans notre riche patrimoine culturel, un mot surgit : UBUNTU. Tout est là. C’est d’ailleurs plus qu’un mot, quasiment intraduisible tellement il est riche.C’est même un concept, une philosophie.C’est l’humanisme au sens large et noble du terme. Soyons ABANTU. Des hommes.En ce moment, il ne s’agit pas de faire le procès ou le bilan de Pierre Nkurunziza. En ce moment, il nous faut garder à l’esprit que cet homme était avant tout un époux, un père de famille. Pensons à l’homme, seul, dans les affres de la mort, dans cet hôpital à l’intérieur du pays, à Karusi, loin de son épouse également souffrante à Nairobi. Pensons à cette terrible souffrance, cette solitude à l’heure de la mort. Soyons ABANTU. Des hommes.
Oui, on ne tourne pas la page, l’heure du bilan viendra, car c’est ainsi. C’est la terrible condition des hommes du pouvoir. Ils sont redevables . Les quinze ans à la tête du Burundi seront scrutés, analysés, commentés, jugés. « A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé; de celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage »,(Luc 12). C’est écrit.
Un homme est donc parti, de manière « inopinée », pour reprendre le terme officiel. C’est aussi une terrible leçon de vie. Comme pour nous rappeler que les honneurs, les titres, la puissance, que tout cela est finalement très fragile…
Un autre homme va succéder à Pierre Nkurunziza. Qu’il garde à l’esprit cette fragilité toute humaine. Qu’il évite les pièges d’un pouvoir excessif, qu’il essaie d’écrire une nouvelle page d’histoire dans un Burundi apaisé. Les défis sont immenses pour le prochain président : plus de 400 mille réfugiés, une pauvreté galopante, l’épidémie du coronavirus… Mais il y a un temps pour chaque chose. L’heure est au recueillement, dans l’UBUNTU."

 Par la Coordination de BANGWE et DIALOGUE

P.S L'article a été partagé avec l'autorisation de l'auteur


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