Quelles nouvelles en ce début de l'année 2025

 

Salutations             Amahoro              Paix chez tout le monde

Avant de vous livrer toute autre nouvelle du début d'année, je vous réitère les meilleures salutations et vœux pour l'année 2025. C'est le sigle de la paix qui est placée au centre de ces souhaits. Oui, on en a besoin dans les quatre coins du Monde. Dans la Région des Grands Lacs africains en l'occurrence. 

Ensuite, venons en aux nouvelles fraiches qui ont caractérisé le mois de janvier 2025: 

 SUR LE PLAN INTERNATIONAL

  • Le Comité de soutien de Genève s'est réuni en date du 13 janvier 2025 en séance extra ordinaire et conviviale. Le but était d'échanger sur l'action menée en 2024, en particulier le cahier de charge de la présidente et Coordinatrice. Des échanges et recommandations concernaient notamment la tenue des comptes qui exige une certaine expertise. Des suggestions adéquates ont été données.
  • Les accréditations des représentantes de BANGWE et DIALOGUE auprès de l'ONU à Genève ont été faites selon les règles en la matière.
  • Les partenaires classiques qui sont le Comité du Statut de la Femme (CWS) et le Centre de Liaison des Associations Féminines de Genève (CLAFG) nous ont partagé les grandes lignes de leur programme pour l'année 2025 et nous y participerons autant que faire comme à l'accoutumée. 
  • Le CWS est en effet entrain de préparer la Conférence annuelle de New York sur les Femmes. Des groupes de travail sur des sous thèmes précis ont été mis sur pied. Dans ce cadre, la présidente de BANGWE et DIALOGUE, Colette SAMOYA a été chargée de prendre en charge le sous thème relatif à la Femme, la Paix et la Sécurité. Rappelons que ce sujet a été objet d'une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU en 2000.

          DANS LA SOUS RÉGION DES GRANDS LACS 

A l'instar d'autres organisations de la Société Civile dans leur ensemble, le début de l'année a été marqué par la reprise des conflits en RDC dans sa partie orientale, avec des répercussions directes sur les pays voisins et au delà. Nous avons des contacts soutenus avec les réseaux des femmes de paix, ceux de BANGWE en particulier. Nous partageons l'espoir que les efforts de Dialogue et de cessez le feu tels qu'encouragés au niveau africain et international aboutiront, et que les souffrances des populations éprouvées par des crises humanitaires répétitives soient concluants. L'autre souhait concerne la répression des crimes contre l'Humanité quelles que soient les victimes ou les coupables.

Bémol concernant le projet BANGWE/ Education, il se poursuit avec succès autant que faire se peut. Que ce soit les 5 jeunes vulnérables du Camp de Réfugiés de Nakivale, ou la dizaine de jeunes défavorisés encadrés par le Comité BANGWE du Burundi, l'on constate que malgré les difficultés de plusieurs ordres, l'aide à la scolarisation des bénéficiaires les aident à rêver d'un futur meilleur. Nous continuerons à vous en donner des nouvelles de façon périodique.

                                                                                    Colette SAMOYA

 

 

BANGWE Newsletter no 46: Voeux de Paix malgré les défis dans la sous Région des Grands Lacs africains

                          

 JOYEUX NOEL 2024

                 MEILLEURS VOEUX DU NOUVEL AN 2025 

 

Oui Noël 2024 arrive

Le mercredi 25 décembre 2024. 

Et le nouvel an lui emboitera le pas 

Le mercredi 1er janvier 2025

COMPATISSONS

BANGWE et DIALOGUE se fait l'agréable devoir de souhaiter les meilleurs voeux et souhaits à ces occasions. Aussi nous ressentons le devoir de rappeler que pour les populations en situations de guerres et crises dans les 4 coins du monde, les joies inhérentes aux fêtes de fin d'année constituent une gageure. Allusion faite à la sous région des Grands Lacs africains (Sud Soudan, Est de la R.D.Congo, Burundi, Rwanda, en l'occurrence).

RAPPELONS

La situation dans les pays respectifs ressemblent de près à celle de 1998 où les pays limitrophes de la R.D.Congo dans sa partie orientale étaient accusés d’être impliqués dans les conflits du moment. Certes les causes en sont différentes. La guerre civile du Soudan oppose deux factions de généraux qui se disputent le pouvoir. Au Burundi le système politique est à l'épreuve des conséquences de la crise de 2015 due au 3e mandat du président de l'époque. La R.D.Congo et le Rwanda sont en tension due aux guerres internes du premier et dans lesquelles le second est accusé d'implications.

AGISSONS 

Malgré le contexte difficile et les multiples défis,  notre organisation a poursuivi sans relâche à assurer une contribution à la hauteur de ses moyens, que ce soit au niveau international dans le Cadre du Conseil des Droits Humains de l'ONU, que ce soit au niveau sous régional en soutenant les différentes initiatives de médiation menées dans différents cadres, au niveau de chaque pays où nous soutenons les efforts de la la Société Civile, en particulier les Associations des femmes pour la Paix. Ne sont elles pas les Femmes qui paient le lourd tribut des souffrances inhérentes aux violations massives des Droits Humains et des crimes de guerre!

REMERCIONS 

  • Toutes et tous les partenaires qui soutiennent notre action et en assurent le relai dans leur environnement
  • Les membres du Comité de soutien pour leur générosité et leur disponibilité de toujours.
  • Deux Fondations qui se reconnaitront et qui nous aident à donner les sourires auprès des bénéficiaires du projet BANGWE/Education.


A TOUTES LES VICTIMES DES CONFLITS ET CRISES NOUS SOUHAITONS UN NOËL D'ESPOIR 2024 ET UN NOUVEL AN 2025 DE PAIX

 

Colette SAMOYA KIRURA

présidente et représentante internationale BANGWE et DIALOGUE/ONG

BANGWE Newsletter no45: Point d'information sur la situation des Droits Humains au Burundi par le Rapporteur Spécial Monsieur Fortuné Zongo

 Le Rapporteur spécial de l'ONU sur le Burundi, Monsieur Gaetan Zongo a donné une interview au Journal IWACU sur la situation des Droits Humains au Burundi. L'ayant lu pour vous, la rédaction de BANGWE Newsletter s'est proposé de vous partager le contenu intégral de l'entretien, vu notre intérêt sur la paix et les Droits Humains dans ce pays.

Politique

Interview exclusive avec Fortuné Zongo : « La situation au Burundi n’est pas reluisante »

04/11/2024  
 
 
Interview exclusive avec Fortuné Zongo : « La situation au Burundi n’est pas reluisante »
 
 

Les Nations-unies viennent de renouveler le mandat de son rapporteur spécial sur les droits humains au Burundi. Il a accepté d’accorder une interview au Journal Iwacu. Selon lui, le renouvellement du mandat est un processus avec des objectifs assez précis. C’est une décision des Etats qui composent le Conseil des droits de l’Homme. Le mandat est encore nécessaire car la situation des droits de l’Homme au Burundi ne s’est pas améliorée. Telle est sa lecture.

Le Burundi se dirige vers les élections de 2025, quelle est, selon vous, la situation des droits de l’Homme au Burundi ?

La situation des droits de l’Homme pour la période allant de juillet 2023 à juin 2024 est contenue dans le rapport présenté devant le Conseil des droits de l’Homme le 23 septembre 2024.

Il en ressort que les droits de l’Homme restent un véritable défi pour le pays. Et, en cette période préélectorale, la constante est le rétrécissement et le verrouillage de l’espace civique, l’absence de dialogue inclusif, le caractère forcé de l’enrôlement des citoyens sur les listes électorales, …

La situation des droits de l’Homme dans ce pays n’est pas du tout reluisante. Le rôle du rapporteur spécial est justement d’attirer l’attention sur les risques de telles insuffisances et de formuler des recommandations pour une meilleure prise en charge des différentes problématiques.

Le gouvernement a toujours clamé que vos rapports sont biaisés et politiquement orientés, quel est votre commentaire ?

Il n’est pas nécessaire de faire un commentaire sur ce sujet. Le rapport que je présente chaque année est une obligation résultant de la résolution qui crée le mandat. Le rapport doit ensuite répondre à plusieurs critères qui sont très stricts et objectifs. Enfin, le rapport est adressé au Conseil des droits de l’Homme.

La résolution qui institue le mandat met à la charge de l’Etat du Burundi une obligation de coopération. En réalité, c’est la coopération qui aurait permis une élaboration consensuelle ou, à tout le moins, une élaboration qui prenne en compte les positions du Burundi.

En l’absence d’une telle coopération, les positions de l’Etat burundais sont difficiles à cerner et a fortiori à prendre en compte. Néanmoins et en tout état de cause, c’est au Conseil des droits de l’Homme, commanditaire de mes rapports qu’il faudrait s’adresser pour avoir une réponse à cette préoccupation.

Pensez-vous que le gouvernement burundais fait semblant de ne pas voir la réalité ?

Il est difficile pour moi de me mettre à la place du gouvernement burundais. Le rapport que je produis fait déjà toutes les constatations pour la période couverte. Les rapports produits sont des outils assez importants et peuvent aider les Etats à améliorer la situation au sein de leur juridiction respective.

Il faut se rappeler qu’en matière de droits de l’Homme, il y’a une interdépendance entre les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels. On ne peut qu’apprécier les droits dans leurs globalités.

Du coup, on ne peut pas dire que tels droits ou tels droits ne sont pas des priorités. Encore faut-il que l’Etat en ait conscience. Et de manière générale, la situation des droits de l’Homme peut être un critère déterminant pour les investisseurs étrangers.

Il y a eu des progrès quand-même ?

Je pense que le rapport élaboré cette année 2024 contient tous les éléments d’appréciation de la situation des droits de l’Homme pour la période couverte.

Quelles sont vos priorités pour l’année 2025 ?

Mes priorités pour l’année 2025 sont les élections, la situation des réfugiés, l’espace civique qui se rétrécit.

Comment comptez-vous y arriver alors que le gouvernement du Burundi ne veut pas collaborer avec vous ?

Que l’on se comprenne bien. Que le Gouvernement burundais veuille ou non travailler avec le rapporteur spécial n’est pas un problème ou source de blocage dans la mise en œuvre du mandat qui m’a été accordé.

Le mandat est une décision des Etats composant le Conseil des droits de l’Homme et de manière plus large de l’ensemble des Etats composant l’Organisation des Nations-unies (ONU).

Refuser de coopérer ou de travailler avec une procédure spéciale, c’est défier l’ensemble des Etats qui composent la plus grande organisation qui existe sur la terre.

Cela est d’autant plus problématique actuellement que le Burundi est membre du Conseil et que c’est ce même Conseil qui a mis en place le mandat de rapporteur spécial. En somme, le Burundi fait partie d’un organe tout en refusant de mettre en œuvre les décisions de cet organe. C’est à ne rien comprendre !

La Coalition Burundaise des Défenseurs des droits Humains vivant dans les camps de réfugiés (CBDH/VICAR) tire la sonnette d’alarme. D’après cette organisation, il s’observe des refus d’asile et des rapatriements forcés en Afrique de l’Est, notamment en Tanzanie. Que comptez-vous faire pour ces réfugiés burundais ?

La première chose à faire est de vérifier les informations reçues. Ensuite, en fonction des constatations, des options d’actions pourront être envisagées. Cela peut être le plaidoyer avec les Etats abritant les réfugiés ou des discussions avec les institutions qui gèrent les réfugiés.

Il faut avoir à l’esprit que la gestion des réfugiés entraîne un coût pour les Etats. Si dix (10) ans après la crise de 2015, il y a toujours des réfugiés, cela doit interroger.

Si l’hospitalité a prévalu au début de la crise, dix (10) ans après, les réalités ont dû certainement changer. Les Etats ont leurs propres réalités et contraintes.

La meilleure réponse est l’amélioration de la situation des droits de l’Homme et, à ce moment-là, je pense que le retour des réfugiés pourra être organisé sur la base du volontariat.

Autrement, en l’état actuel, que les réfugiés rentrent ou pas, des défis existent.

Certains Burundais, y compris des scientifiques, critiquent votre méthodologie de recueil des informations. Ce qui, selon eux, renvoie à un rapport « déséquilibré ». Votre observation ?

Je ne suis pas fermé à la critique. Mais, il est souvent facile de rester loin et de lancer des critiques et des observations. Je serais tout à fait reconnaissant si je pouvais échanger avec ces personnes.

Cela me permettra de leur expliquer la méthodologie en usage pour ce type de document au sein des Nations -unies ainsi que les règles applicables. On pourrait même s’associer pour élaborer le rapport. Ou même encore mieux, ils pourront soumettre un rapport alternatif. Ce rapport sera aussi soumis à l’appréciation de la communauté.

En outre, j’ai déjà eu à le dire à plusieurs reprises. C’est un rapport commandité par le Conseil des droits de l’Homme. Le rapport doit remplir les critères indiqués par cet organe. Il ne s’agit pas de produire un rapport complaisant si cela ne reflète pas la réalité situationnelle.

Ce n’est pas la première fois que vous publiez des rapports sur la situation des droits humains au Burundi. Y a-t-il un impact ? Quel est votre constat ?

En effet, cela est exact. Mais, il faut souligner que l’élaboration et la présentation du rapport est une obligation qui découle de la Résolution qui met en place le mandat.

Elle met à la charge du rapporteur spécial une obligation d’une part de faire une présentation orale devant le Conseil des droits de l’Homme avant, d’autre part, de soumettre un rapport écrit à cet organe puis à l’Assemblée générale.

La question pourrait utilement être posée au mandant quant à son impact et les constatations qui en découlent. Pour ma part, l’objet du rapport est de faire un diagnostic objectif de la situation et de mettre en exergue les défis en matière de droits de l’Homme par voie de conséquence proposer des recommandations afin d’en améliorer la situation.

Le constat reste le même depuis les rapports présentés par la Commission d’enquête indépendante. La situation des droits de l’Homme reste préoccupante au Burundi. Et, on ne voit aucun acte palpable d’une volonté politique pour une quelconque amélioration.

Pourquoi continuez-vous alors cette aventure ?

Il faut se rappeler que le Burundi est un Etat membre de l’ONU et qu’à ce titre des obligations sont liées à la qualité de membre. Un des objectifs des Nations -unies est la paix, la sécurité et le respect des droits de l’Homme.

La mise en place d’une procédure spéciale obéit à un besoin et ambitionne la résolution d’un défi. Et de par le monde, des exemples de procédure pays qui ont été mis en œuvre et qui ont été achevés, existent.

Au Burundi, les violations des droits de l’Homme sont toujours d’une certaine ampleur et aucune mesure n’a été prise ni pour en poursuivre les auteurs ni pour faire des reformes.

Je dirai donc que ce n’est pas moi qui continue cette aventure. Ce sont les conditions pour quitter les procédures spéciales qui ne sont pas remplies. Mais, en tout état de cause, c’est une décision qui relève de la volonté des Etats.