Elections fatales au Burundi?


Depuis la proclamation de la candidature du président Nkurunziza pour un 3è mandat le 25 avril 2015, l'opinion nationale et internationale s'est exprimée sans discontinuer à l'image des manifestations contre ce mandat. Mais, ni les marques de solidarité avec les manifestants, ni la  pression internationale ou les nombreux appels au respect de la Constitution et de l'Accord de Arusha, rien ne semble faire reculer le pouvoir CNDD-FDD.

Dans nos deux derniers articles sur le sujet, nous avons brossé le tableau des tourmentes que connaît le Burundi. Depuis le 26 avril 2015, les manifestations contre la candidature se sont poursuivies malgré la répression aveugle des services de sécurité appuyés par d'autres services étatiques ou mouvements appelés en renfort. Et contrairement au discours officiel le pays profond en milieu rural n'est pas épargné par les manifestations et leur répression violente.

Rappelons que le front du refus du mandat problématique est essentiellement composé par les leaders des partis d'opposition, des responsables de la Société civile, et d'autres forces citoyennes de divers horizons.

Les soutiens de toute part se sont manifestés: Déjà, l'influente Église Catholique a mis à exécution son retrait annoncé des commissions chargées d'organiser les élections au niveau  provincial  et communal.

Dans un pays éloigné géographiquement du Burundi, le Burkina Faso, une grande manifestation a été organisée à Ouagadougou, sans doute sous la houlette de la Société civile à la base de la fin de règne de Blaise Compaoré.

Au niveau international, les ONG africaines ne sont  pas restées indifférentes à ce qui arrive au Burundi. En témoigne la déclaration de Genève publiée ces derniers jours par l'ONG Rencontre africaine pour la Défense des Droits de l'homme (RADDHO).

La Diaspora burundaise de différents pays n'a pas été en reste. Les manifestations les plus remarquées ont eu lieu en Belgique, aux Etats Unis (Washington) au Canada, et en Suisse.

Face à la persistance des violences et à la violation massive des Droits Humains, les partenaires classiques du Burundi ont suspendu leur coopération dans l'organisation des élections en vue, non sans avoir tenté toutes les autres voies de pression diplomatique.

Malgré les manifestations ininterrompues et tous les soutiens exprimés, rien ne semble pouvoir faire reculer le pouvoir en place qui, au contraire semble presser le pas pour organiser coûte que coûte les élections selon le calendrier pré établi.

On est dès lors en droit de se poser la question de savoir où va le Burundi et quelles seront les conséquences des violences observées si le pouvoir CNDD-FDD s'imposait de force à l'issue des élections empreintes d'irrégularités, dans un cadre d' un mandat jugé illégal tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Burundi.
Le hic étant que le Burundi n'est pas une exception en Afrique. D'où le constat amer que l'instauration de vrais systèmes démocratiques a du plomb dans l'aile. Malgré les défis, notre conviction est que tout doit être fait pour que les générations futures connaissent autre chose que les régimes dictatoriaux cause de tant de maux dont le retard dans le décollage socio-économique pour plus de développement.

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